Philo au Quai Branly

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Vendredi 21 janvier 2022

10h30. Rendez-vous en bord de Seine, presque sous les pieds de la tour Eiffel, pour une immersion d’une journée au musée du quai Branly, réputé pour sa collection d’Arts et Civilisations d’Afrique, d’Asie, d’Océanie et des Amériques. Au carrefour de cultures des quatre continents, trouverons-nous des réponses à nos questions philosophiques ?

Car l’ENS de Lyon lance cette année un nouveau défi aux khâgneux. Au programme du concours : l’art et la technique. Depuis septembre nos cerveaux bouillonnent et les débats se multiplient en cours de philo. Mais de quoi parlons-nous quand nous parlons d’« œuvre d’art » ? Parce qu’ils n’en démordent pas les philosophes depuis Socrate : ils réclament des définitions. Oui, sauf que, là, nous avons de sérieux doutes : peut-on seulement définir l’art ?

11h – 12H30. Nous avons décidé d’aller au contact des œuvres, accompagnés de conférenciers qui vont nous proposer de nouveaux éclairages : historique, artistique, ethnologique, etc. Ils font parler (ou pas) les objets, les replacent dans leur contexte : leur rôle au quotidien, dans un rite ou une célébration. Ces objets n’étaient pas néces-sairement considérés comme des œuvres d’art par ceux qui les ont fabriqués, puis utilisés. Alors quand y a-t-il art ? Quelles conditions doivent être réunies pour qu’un objet devienne ce qu’il n’est pas d’abord, ce qu’il n’est peut-être pas toujours, une œuvre d’art ? Nous voila en quête de critères : inutilité ? beauté ? durabilité … ?
Une certitude, en tous cas. Le musée du quai Branly est bien à la hauteur de sa réputation.

14h. Après la pause déjeuner, nous nous retrouvons pour la visite libre cette fois d’une exposition temporaire : La part de l’ombre, sculptures du sud ouest du Congo. Nous déambulons par petits groupes, à notre rythme, échangeant nos impressions, nos idées ou nous isolant lorsqu’une œuvre demande un tête à tête silencieux. Devant les vitrines nous sommes parfois curieux, perplexes, intrigués, souvent admiratifs, jamais insensibles et indifférents.

17h Fin de la visite. Nous ne prétendons pas avoir trouvé des réponses à toutes nos questions. Il semble même que de nouvelles questions aient surgi. Mais c’est très bien. Les philosophes n’aiment pas que les définitions et les réponses. Ce qui les intéresse d’abord c’est d’apprendre à poser les bonnes questions et à bien les poser. Nous avons récolté de quoi illustrer nos prochaines dissertations et nourrir nos futurs échanges. Et puis, après des semaines de covid, d’enfermement masque au nez, partager ce moment et poser ensemble pour une photo de classe au grand air dans les jardins du musée, ce n’était que du bonheur.

Florence Testard et la Khâgne de Balzac

Nos remerciements à Louise Thurin, ancienne étudiante de la CPGE Balzac, aujourd’hui spécialisée dans le management de la culture, qui est venue débattre avec nous d’un sujet d’actualité délicat : la restitution des œuvres d’art à leur pays d’origine (qui concerne notamment le musée du quai Branly). Je la remercie doublement puisqu’elle a pris aussi le temps d’évoquer son parcours, ouvrant à nos étudiants des perspectives sur ce qu’il possible de faire après une classe prépa littéraire.