En septembre 2021, je me retrouve donc à l’Université de Paris (anciennement Paris VII-Diderot) en première année de Master en
Littérature Générale et Comparée. J’ai suivi ce parcours car il me permettait de travailler en plusieurs langues et de m’ouvrir sur les différentes littératures qui existent. Le Master LGC m’a permis d’appréhender le monde et sa littérature avec des yeux nouveaux. Si au départ, j’ai eu du mal à m’habituer au rythme de l’université, il m’a vite plu.
L’université de Bologne m’a accueillie pendant six mois, et j’ai vraiment beaucoup aimé l’expérience : nouvelle culture, nouvelle langue, solitude… Je conseille sincèrement à tout le monde de faire un Erasmus, même six mois, malgré les difficultés administratives et le stress de trouver un appartement. C’est une expérience unique et très enrichissante.
En première année de Master, j’ai travaillé sur mon premier mémoire intitulé « De mariage et de liberté, une étude de
Pride and Prejudice de Jane Austen,
Bel-Ami et
Une Vie de Maupassant ». En deuxième année, on peut choisir un second mémoire en rapport avec celui de l’an passé ou alors partir sur un sujet radicalement différent. J’ai choisi la seconde option qui a fait que j’ai travaillé en quatre langues – français, anglais et espagnol pour le corpus primaire, italien pour quelques points – et bien que difficile, c’était une expérience plutôt réjouissante. Mon sujet était le suivant : « Quand frappe l’Apocalypse : la représentation des minorités et de la nature dans la science-fiction contemporaine. Une étude de
Ravage de René Barjavel,
Strata de Terry Pratchett et
Los Tiempos de odio de Rosa Montero. » Un mémoire peut être fait sur un grand nombre de sujets, vous pouvez le constater. L’essentiel est de bien le préparer et d’aimer le sujet que l’on choisit. Le travail d’un comparatiste (étudiant ou professeur en littérature comparée) est un peu différent d’un spécialiste de littérature française ou d’une personne enseignant une langue vivante : nous travaillons énormément de sources, en langues diverses, que parfois nous ne maîtrisons pas, nous interrogeons les travaux de traduction, traduisons nous-mêmes, nous comparons des littératures et des cultures… C’est très complet.
La prépa est un bon moyen de se former sur une multitude de sujets, mais c’est un environnement très scolaire. Il plaît et convient à certains – j’ai été l’une de ces personnes et j’ai beaucoup aimé mes trois années en CPGE, malgré le Covid qui nous a tous affectés – d’autres préféreront l’université ou travailler tout de suite. J’avoue avoir fait une classe préparatoire dans l’espoir de gagner du temps et trouver ce que je voulais faire « quand je serai grande ». D’expérience, je peux vous assurer que cela n’aide pas, malgré l’implication des professeurs, dont je garde un excellent souvenir. Il faut se pencher sur son avenir le plus tôt possible. L’an prochain, je rentre en
Master 2 MEEF de Lettres Modernes pour passer le CAPES en conservant le statut d’étudiante. Si j’ai aimé tout mon parcours post-bac (et même au lycée si je peux étendre la chronologie), je ne suis pas convaincue de continuer dans cette voie en ce qui concerne mon futur métier. Puisque cette partie est encore floue, même – surtout – de mon côté, je préfère garder la suite pour un futur témoignage.
Pour ceux qui viennent sur Paris en laissant derrière eux un village éloigné ou même une ville, sachez que je l’ai aussi fait. C’est ce qui a participé à la difficulté de la prépa, étant séparée de ma famille et de mes montagnes chéries. Dites-vous que ce n’est qu’une étape, un moment transitoire et profitez de ce que la capitale peut vous offrir avant de rentrer chez vous, un bon bagage sous le bras, si vous le désirez. C’est par exemple le chemin que je vais emprunter.
Je vais tout de même laisser un petit mot en faveur de la CPGE Lettres d’Honoré de Balzac. Tous les professeurs sont investis dans leur travail et dévoués à leurs élèves. Je garde un souvenir particulièrement plaisant de l’année d’hypokhâgne, car la pression des concours n’est pas encore là et les cours sont beaucoup plus divers – en raison de l’absence de programme et de l’emphase mis sur les cours de langue vivante. C’est une année dont il faut profiter allègrement et sans vergogne. Les cours de latin et de culture antique étaient ardus mais ô combien satisfaisants. Les cours d’anglais et d’espagnol m’ont toujours plu… La prépa apporte une grande culture et il faut parfois oublier que nous préparons des concours pour se concentrer sur l’important : prendre du plaisir en apprenant. C’est ce dont je me souviens le mieux, malgré les nombreux concours blancs : des cours où j’avais envie d’aller car je savais que mes professeurs allaient donner le meilleur d’eux-mêmes.
Septembre 2023