Nous nous sommes rendus début juin aux Archives nationales, sur le site de Pierrefitte-sur Seine (Seine-Saint-Denis), une sortie organisée par M. Loez pour les optionnaires d’Histoire-Géographie de Khâgne, au sein de laquelle quelques optionnaires de Philosophie se sont faufilés. Cette découverte d’un service d’archives était en lien avec le programme d’histoire de l’ENS (tronc commun) de cette année, « Exilés, réfugiés, étrangers en France (1848-1986) ».
Au programme : historique de la construction du bâtiment, inauguré en 2013, reconnaissable à son absence de fenêtre et contrastant avec le hall, ouvert à l’extérieur et aux visiteurs via les baies vitrées.
Puis nous avons visité les espaces de conservation en passant par d’immenses couloirs, dans lesquels nous nous serions perdus sans guide.
Nous avons également eu la chance de manipuler des documents originaux datant de la fin du XIXème siècle jusqu’à la fin du XXème siècle. Nous nous sommes notamment confrontés à des dossiers de naturalisation comportant des lettres d’immigrés, de réfugiés, de préfets, et du ministère de la justice.
Enfin, on nous a assigné un individu dont on devait lire puis synthétiser le dossier (un groupe a présenté celui de l’écrivain Blaise Cendrars par exemple).
Grâce à cette sortie post-concours, nous avons pu toucher du doigt la matérialité de l’Histoire par celle des documents, mais surtout par l’histoire et les mémoires de ces expériences vécues par les individus. A travers divers portraits, nous avons pu revoir se dérouler sous nos yeux la difficulté administrative de s’insérer en France en tant qu’étranger et les critères requis pour s’intégrer dans les normes. Il est également éclairant de faire des parallèles avec la politique migratoire actuelle.
Nous avons ainsi bien vu l’enjeu des espaces de conservation des archives, lesquelles contribuent à l’enrichissement et la préservation d’un patrimoine national et d’une histoire commune, en collectant les traces d’histoires individuelles. Les archives contribuent et sont nécessaires à la fabrication de l’Histoire.
Merci à Lahna Maurin pour le reportage (texte et photos) !